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Europe 2009 : Quand les petits-fils d’Hitler, de Pétain, de Franco et de Mussolini prendront le pouvoir dans l’Union européenne

 

scénario élaboré par Franck Biancheri pour Europe 2020 en Novembre 1998
25/03/2002

 

« La prévision est un art difficile, en particulier lorsqu’il s’agit de l’avenir » (Pierre Dac) « La réflexion sur l’avenir n’a de sens que si elle est permet de mieux réfléchir sur le présent et les tendances qui le façonnent » (Franck Biancheri)

Pourquoi 2009 ?

Les analyses prospectives sur la période 1998-2020 conduites dans le cadre du Projet Europe 2020 indiquent que la période 2006-2010 constituera un nouveau “nœud” historique pour l’UE, comme l’est actuellement la période 1998-2002. 2009 est choisie comme date pivot du fait de l’élection européenne et du renouvellement de Commission prévus à cette date. Selon les chemins pris par l’UE à cette date, des scénarios totalement divergents seront établis pour la période allant à 2020.

Cette période concentrera en effet une série de décisions et réalisations qui s’amorcent actuellement :
- élargissement de l’UE aux nouveaux membres d’Europe de l’Est
- impact politique complet de la première vague des conséquences de l’introduction de l’EURO (les institutions de 2004 – PE et CE – seront encore essentiellement le fruit d’une UE pré-EURO).
- évolution générationnelle (sortie progressive des 68 de la vie active : 60 ans, arrivée de la génération ’92’ : 35/45 ans), disparition des générations ayant connu la 2° guerre mondiale, vieillissement accéléré de la population de l’UE.

De nombreuses tendances affectant l’UE sont nées dans la 2° moitié des années 80, lors de la ’renaissance’ du projet communautaire. Elles auront donc affecté 2 générations complètes en 2009 et exerceront une influence décisive.

Le scénario ci-après est fondé sur 3 hypothèses, une constante historique et 1 variable. Ces derniers sont explicités après le scénario ci-dessous :

Scénario ” Comment en 2009, l’UE pourrait tomber dans les mains des arrière petits-fils d’Hitler, Franco, Mussolini et Pétain

- En Juin 2009, les partis anti-démocratiques et xénophobes atteindront des scores de 20% à 30% minimum dans 7 Etats-Membres sur 15.

- Ils constitueront ainsi le plus important groupe parlementaire du Parlement européen. Via les scènes politiques nationales, ils exerceront une influence très forte sur les agendas politiques des Etats-Membres.

- Leurs thèses se reflèteront très amplifiées dans un Conseil européen où près de la moitié des Etats devront prendre en compte près d’un tiers de leurs électeurs partageant ces opinions. Ces attitudes seront renforcées par les graves turbulences économiques, politiques et sociales ayant affectées le tissu économique, social et culturel de l’UE suite à l’introduction de l’EURO.

- L’absence de réformes radicales du système politique et administratif communautaire, en particulier de sa machinerie administrative (Commission + BCE + services centraux des grands ministères nationaux), ont conduit à une bureaucratisation croissante de l’UE dont les décisions restent essentiellement dans les mains d’une dizaine de milliers de personnes. Le système est fermé sur lui-même et fait face à des difficultés croissantes pour maintenir la pérennité du projet communautaire face à une conjonction d’oppositions de toutes natures. Faute de réformes drastiques, il n’a jamais pu restaurer sa crédibilité publique suite aux scandales à répétition qui l’ont poursuivi à la fin des années 90 et au début des années 2000.

- Les élections de 2009 voient donc s’affronter sur l’ensemble de l’Union des forces exigeant une refonte complète du système communautaire incluant une suppression des privilèges dont bénéficient les institutions communautaires. Les démocrates, (opposés au caractère bureaucratique pris par le projet européen), les libéraux (opposés à son aspect administré), les socialistes (opposés aux conséquences sociales de la mise en place d’EuroLand), les nationalistes (opposés aux chocs économiques et culturels post-Euro qui ont placé des Etats et régions sous la tutelle politique de l’UE et économique d’autres régions/Etats) se retrouvent pour attaquer le système en place.

- Les forces anti-démocratiques et xénophobes proposent le soutien à la construction européenne à condition de l’aménager dans leur sens : Europe fermée, définie sur des bases religieuses et raciales, développant des politiques de voisinage fondées sur la puissance et l’exploitation des plus faibles, et affirmant sa capacité à ramener l’ordre dans une UE en proie aux soubresauts post-Euro, notamment en s’appuyant sur l’appareil administratif existant.

- L’appareil administratif communautaire, reprenant un cheminement classique dans l’histoire européenne, choisit alors de préserver coûte que coûte le projet communautaire dont il estime être le seul dépositaire, tout en protégeant ses privilèges et son influence.

- Il décide donc de s’orienter vers une stratégie de partenariat avec les forces anti-démocratiques et xénophobes et signe le Pacte avec le Diable (persuadé qu’il pourra ensuite se débarrasser de cet allié de circonstances).

- Juillet 2009 : Les arrière petits-fils d’Hitler, Franco, Mussolini et Pétain prennent le contrôle de l’Union européenne avec la complicité de l’appareil bureaucratique de l’UE.

Europe 2020, a testé ce scénario auprès de plus de 100 responsables communautaires (membres de cabinets de Commissaires, euro-fonctionnaires de tous niveaux et secteurs, conseillers de Ministres, lobbyistes bruxellois, spécialistes des sondages d’opinions, intellectuels). 90% d’entre eux ont déclaré n’avoir jamais pensé à un tel scénario ; mais reconnaissaient que si le système administratif et politique communautaire restait sans grand changement jusqu’en 2009, cette option représenterait en effet un risque majeur.

2 Hypothèses, 1 constante et 1 variable

- Hypothèse N°1 : En 2009, les partis anti-démocratiques et xénophobes feront des scores compris entre 20% et 30% dans au moins 7 Etats-Membres La montée en puissance des partis anti-démocratiques et xénophobes est une tendance lourde (amorcée en France à l’occasion de l’élection européenne de 1984). Depuis 15 ans, on peut corréler la montée de ces extrêmes avec le franchissement de nouvelles étapes d’intégration communautaire. Ces partis utilisent systématiquement les élections européennes, ventre-mou de la démocratie en Europe, pour renforcer leur influence politique. Le vieillissement de la population et la récurrence des problématiques migratoires alimenteront naturellement un discours sécuritaire et de repli sur soi.

- Hypothèse N°2 : Le système administratif/politique communautaire ne change pas radicalement La machinerie administrative/politique communautaire, comme le cercle des 10.000 (maximum) personnes qui font l’UE aujourd’hui, reste essentiellement stable. Il affronte la nouvelle période post-Euro sans avoir réalisé une profonde réforme d’ici 2002. Il ne s’agit pas seulement de réformes politiques (poids de vote, …), qui peuvent attendre un peu puisque l’élargissement est repoussé à plus tard ; mais surtout de réformes de l’appareil administratif. Les défauts actuels du système (opacité, fraudes, gaspillages, corruption, privilèges diplomatiques, …) perdurent. La complexité s’accroît (Commission, Ministères nationaux, régions, agences diverses, …). Et, face aux turbulences post-Euro, et aux critiques croissantes, le système se durcit dans l’espoir que cette période difficile passera. Afin d’essayer de maintenir le cap communautaire à tout prix, il se bureaucratise.

- Une constante : Les forces anti-démocratiques et xénophobes de l’Europe ont toujours été attirée par le rêve d’unité européenne. La mystique de la Rome impériale Un rappel s’impose en effet. Contrairement à ce que l’apparence laisse à croire, les partis anti-démocratiques et xénophobes ne sont pas nécessairement anti-Européens, voire même peuvent être très pro-Européens. En effet, de l’Inquisition à Hitler en passant par Napoléon ou Staline, les forces qui ont tenté d’unifier l’Europe n’ont jamais mis la démocratie au cœur de leurs valeurs. C’était même souvent l’inverse. Il est donc légitime de constater que : . d’une part, dans l’Histoire, le rêve d’unité européenne a généralement été conjugué avec des valeurs opposées à celles qui fondent l’actuelle Union Européenne . d’autre part, que les mouvements anti-démocratiques et xénophobes, souvent démagogiques et opportunistes, peuvent très facilement se regrouper pour la défense et la promotion d’une Europe unie : une Europe raciale, religieuse, fermée et anti-démocratique (à l’opposée de celles des signataires de Traité de Rome).

- Une variable : L’évolution des relations transcontinentales Dans ce scénario, cette variable sera considérée comme neutre. En réalité, elle peut accroître ou diminuer fortement les risques de crise majeure dans l’UE à l’horizon 2009. Si les relations entre les organisations continentales émergentes (UE, ALENA, MERCOSUR, ASEAN, …) se durcissent sous l’effet de crises économiques ou de tensions culturelles, alors le présent scénario verra ses probabilités de réalisation s’accroître. En revanche, la mise en place d’une nouvelle organisation planétaire appuyée sur des ensembles continentaux engagés dans de vastes collaborations diminuera considérablement les probabilités de ce scénario.

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