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ERASMUS…et après?!

par Franck Biancheri
12/11/2002

 

Ces dernières semaines, la Commission européenne célèbre le millionième étudiant ERASMUS. Romano Prodi s’est en fait lui-même l’écho dans un récent article soulignant le succès du programme et lançant quelques pistes pour l’avenir.

Etant l’une des personnes qui a permis l’adoption politique d’ERASMUS au printemps 1987, je me félicite du succès de ce programme qui est par ailleurs le seul programme communautaire a être connu par un nombre important de citoyens européens, comme l’a montré le succès du film ” L’auberge espagnole ” de Cedric Klapish.

Pourtant, je ne partage pas aujourd’hui l’analyse auto-satisfaite de la Commission (et des ministères nationaux de l’éducation) telle qu’elle ressort de l’interview du Président Prodi ou des discours des services concernés ; et je crois qu’il est temps après une décennie perdue (cf. analyse en partie II) de proposer de nouvelles orientations dans ce domaine (cf. partie I), s’appuyant sur les dynamiques qui ont fait le succès originel d’Erasmus : innovation méthodologique, audace politique et confiance dans la dynamique des acteurs (étudiants et professeurs), seule susceptible de générer une dynamique des moyens financiers et budgétaires et un impact structurel et durable.

I. Cinq propositions pour une nouvelle politique en matière d’éducation à l’horizon 2010 :

Trois grands axes pour la politique européenne en matière d’enseignement supérieur et Deux propositions centrales pour les enseignements primaire et secondaire.

Trois grands volets qui s’appuient chacun sur un instrument simple et capitalisent sur les acquis structurels d’ERASMUS :

1. Démocratiser réellement l’accès à l’Europe en faisant accéder 500.000 étudiants par an à la dimension européenne pour 20 millions Euros Toute démocratisation implique de pouvoir mobiliser un très grand nombre de gens, représentant une proportion importante de la cible : 12 millions d’étudiants dans l’UE, et environ 15 millions avec les pays candidats. Cet accès à l’Europe est impossible à réaliser via le système universitaire (faute de faire exploser tous nos cursus universitaire). Il faut donc toucher la cible étudiante hors cursus. Par ailleurs l’accès à l’Europe est avant tout une découverte, une sensibilisation, l’expérience que les autres Européens ne sont plus des étrangers. La dimension essentielle n’est pas académique, mais citoyenne, humaine, culturelle. Etant donnée la taille de la cible, le coût unitaire de l’accès doit être faible. Le seul ” portail ” permettant de réaliser une telle démocratisation est constitué par les associations et réseaux étudiants. Eux seuls, via leurs congrès, séminaires, projets européens peuvent permettre de faire découvrir les autres Européens à un pourcentage important des étudiants européens pour un coût global très limité. A titre d’exemple, les principaux réseaux étudiants européens cumulés (AEGEE-EUROPE, AIESSEC, ELSA, BEST, ESIB, …) ont permis en quinze ans a plus d’étudiants de découvrir les Européens que le programme ERASMUS durant la même durée …. Et tout cela a été obtenu avec une aide globale de quelques millions d’Euros seulement sur 15 ans (contre plusieurs milliards pour ERASMUS). Aujourd’hui outre ces organisations, des dizaines de projets et de réseaux étudiants européens tentent de se développer, vecteurs de centaines de milliers d’intéractions européennes directes chaque année, souvent beaucoup plus formatrice à l’Europe que l’expérience d’ ” étudiant étranger ” pendant quelques semaines dans une université.

L’outil ce cette démocratisation est donc très simple : Soutenir à grande échelle le développement et la multiplication des réseaux, associations et projets étudiants européens en ouvrant un système de subventions très transparent, pourvu de 4 niveaux de subventions (pour simplifier la gestion qui devra être décentralisée et simplifiée), correspondant au nombre d’étudiants concernés :

– 5.000 Euros – 10.000 Euros – 20.000 Euros – 50.000 Euros

Objectif : Atteindre le chiffre de 500.000 étudiants/an. Pour des opérations allant de 3 à 15 jours (conférences, séminaires, projets, ..). Le coût total pourrait s’élever à 20 millions Euros par an.

2. Former les futures élites européennes grâce aux cursus intégrés : 20.000 cadres supérieurs pour 100 millions par an Le séjour de six mois ou d’un an ne permet pas de former un future ’euro-décideur’, quelque soit le secteur. Dans le domaine du management, les meilleures institutions ont déjà montré la voie : le cursus intégré, à savoir un diplôme obtenu après un cycle passé, chaque année, dans un pays différent. Ce processus ne peut pas se décréter par le haut (Commission ou Ministères). Il doit viser à accompagner des initiatives venues d’universités, d’écoles, en coopération avec des régions ou des entreprises (notamment en gestion et technologie). Les projets d’ ” AIRBUS Universitaires “, associant universités, entreprises et pouvoirs publics, développés par le Groupe des Belles Feuilles s’inscrivent dans cette direction. Le poids budgétaire de cette axe crucial pourrait s’élever à 100 millions/an pour un objectif de 20.000 étudiants par an. Les exemples de ce type de cursus sont assez nombreux désormais pour pouvoir faire des émules rapidement, si l’incitation financière est là.

3. Enrichir l’éducation nationale/régionale par des apports européens Enfin, il est utile de maintenir un axe d’enrichissement du processus académique par un apport européen (séjour de 3 mois à 1 an). C’est la forme actuelle dominante d’ERASMUS, qui ne devrait à l’avenir, plus constituer qu’une partie relativement faible de la nouvelle politique européenne d’éducation. Cette composante devrait s’appuyer d’abord sur les universités elles-mêmes et les systèmes de bourse au niveau national/régional. Il ne devrait être stimulé que de manière limité au niveau européen car il est le plus ancien et le moins utile collectivement (pour le construction européenne). Il ne devrait viser qu’à compléter des bourses existantes notamment pour les étudiants à faibles revenus. Ce serait une approche plus sociale d’une dimension mise en œuvre à d’autres niveaux.

L’insertion de la dimension globale se fera à travers chacun des trois axes en réservant certains moyens pour des actions entre l’UE et le reste du monde (comme par exemple avec l’instrument Erasmus World qui de facto ne pourra se développer réellement que sur la base de vrais cursus intégrés européens, les seuls à intéresser structurellement les universités américaines, asiatiques ou latino-américaines).

Les deux recommandations pour l’enseignement primaire et secondaire

Enfin, car même si je suis persuadé que pour les années à venir, la priorité des priorités pour l’Europe de l’éducation doit rester l’enseignement supérieur, il y a deux choses importantes à faire pour l’enseignement primaire et secondaire :

1. généraliser l’enseignement d’une langue étrangère dès l’âge de 7/8 ans et responsabiliser directement les Etats-Membres et les régions en la matière. L’UE pourrait fournir un soutien pour 3 ans (à évaluer ensuite) pour la mise en place d’une vaste ” bourse d’échanges ” d’assistants en langue. Internet ferait très bien l’affaire pour faire se rencontrer offre et demande. Nul besoin d’un nouveau programme en la matière. Et le Parlement européen pourrait utilement demander à Eurostat de sortir chaque année un ” hit-parade ” de l’enseignement des langues au primaire (par région et par Etat). Je suis certain que cela intéresserait largement nos concitoyens …. Et provoquerait des prises de conscience très positives surtout chez les décideurs concernés.

2. soutenir l’insertion dans les manuels nationaux d’histoire de cycle secondaire de ” visions comparées ” de grands évènements historiques européens. Le simple fait de mettre côte-à-côte les visions respectives de nos différents pays pour des évènements majeurs où ils se sont affrontés constitue la vraie valeur ajoutée d’être Européen. Nul besoin de réécrire une histoire politiquement correcte. Rien à inventer. Il suffit de prendre ce qui existe chez le voisin et de le mettre en parallèle pour quelques grands évènements. En effet, découvrir, en tant que Français, qu’en Belgique on se souvient que les armées de Louis XIV ont détruit la Grand Place de Bruxelles ou qu’en Allemagne il a fait tué des milliers de personne dans la vallée de Heidelberg, constitue le vrai apprentissage de l’histoire de l’Europe. Et, dans mon cas, comme dans celui des dizaines de millions d’élèves européens, je sais qu’il aurait suffit de quelques lignes dans un livre d’histoire pour que je l’apprenne à 13/14 ans avec mes centaines de milliers de condisciples, plutôt qu’à 25 ans en travaillant sur place avec quelques dizaines d’étudiants européens.

II. ERASMUS : un immense succès initial porté par les étudiants et les professeurs … progressivement transformé en machinerie bureaucratique profitant à moins de 1% des étudiants européens en 15 ans

Que l’on me comprenne bien : ERASMUS a été un programme extrêmement important pour l’Europe universitaire mais son utilité essentielle, à mon avis, a été épuisée dès le début des années 90. En effet en 5/6 ans, il a permis de bouleverser le tissu universitaire européen en recentrant nos universités sur les échanges intra-européens ; alors qu’au milieu des années 80 elles regardaient toutes vers les Etats-Unis, et uniquement vers les Etats-Unis.

Pratiquement tout ce qu’ERASMUS contenait d’innovation a été mis en place dès les premières années : les réseaux d’universités, le système de transfert des crédits (ECTS) et les réseaux européens étudiants. C’est là où il a eu un impact structurel essentiel. Ce qui, je crois, doit être la finalité d’un programme communautaire (et non pas la gestion ad vitam aeternam du changement ainsi déclenché). On peut considérer que dès le début des années 90, ERASMUS avait joué son rôle et avec une efficacité remarquable.

Pour le reste, si on mesure son utilité à l’aune de la mobilité étudiante qu’il a permise directement, avec le chiffre de 1 million d’étudiants sur 15 ans, on n’est pas face à un succès mais plutôt devant un échec relatif très important par rapport aux objectifs initiaux de parvenir à faire circuler en Europe 10% des étudiants chaque année (ce qui sur 15 ans nous conduirait au chiffre de 4 millions d’étudiants pour l’UE ; et le million annoncé est calculé sur une zone beaucoup plus vaste que l’UE. Il correspond à moins de 1% des étudiants européens).

Et si l’on mesure l’utilité du programme par rapport à sa capacité à répondre aux nouveaux défis suscités tant par son succès initial que par l’évolution de la construction européenne, alors là on est franchement dans un échec complet puisque le programme, sous sa nouvelle appellation de SOCRATES, n’a connu en quinze qu’une seule innovation majeure : le transfert de la dynamique du programme hors des mains des étudiants et professeurs qui l’ont littéralement conduit au succès, vers celle des administrations communautaires, nationales et universitaires qui l’ont fait sombrer dans l’immobilisme le plus total depuis près d’une décennie.

La vengeance des ministères nationaux de l’éducation qui ne voulaient pas d’ERASMUS et la course à l’accroissement budgétaire de la Commission et du Parlement européen ont progressivement tué la dynamique et la valeur-ajoutée du programme

Pourtant, dès le début des années 90, de nombreuses analyses et réflexions ont alimenté les circuits nationaux et communautaires mettant en avant la nécessité de renouveler radicalement l’approche d’ERASMUS afin de construire des programmes de seconde et troisième génération prenant en compte les changements importants survenus tant dans l’UE que dans le milieu universitaire européen. Elles ne furent pas entendues et ce sont les enjeux de pouvoir internes au système communautaire qui dominèrent le processus de décision aboutissant à deux résultats désastreux :

1. une bureaucratisation de tout le processus au profit notamment des ministères nationaux de l’éducation. N’ayant pu empêché l’adoption d’Erasmus, ils se sont rattrapés ensuite pour veiller à ce qu’il ne donne pas naissance à de ” dangereux ” développements européens.

2. une course aux enveloppes budgétaires (où Parlement et Commission jouaient de la surenchère au nom de la ” jeunesse “), totalement déconnectée de la notion d’utilité ou d’efficacité du programme. Il y a tant d’officines, de ” projets pilotes ” inconnus du moindre ” passager “, et d’experts à nourrir autour du programme SOCRATES que mieux vaut ignorer son efficacité réelle.

Le grand paradoxe : la politique de mobilité étudiante de l’UE est à la fois socialement très élitiste et incapable de former les élites trans-européennes dont l’UE a besoin Et aujourd’hui, derrière le chiffre affiché, en apparence impressionnant, mais en fait très faible, d’un million d’étudiants échangés, après quinze années de programmes communautaires destinés à l’enseignement supérieur, on trouve une Union Européenne où :

. il n’y a toujours pas de démocratisation de ces politiques : la découverte de l’Europe reste le privilège d’une toute petite minorité d’étudiants, souvent issus de familles aisées du fait de la faiblesse des bourses . l’UE n’est toujours pas en mesure de former en nombre suffisant ses futures élites dans les différents secteurs de la société européenne : médias, administrations, entreprises, politique, enseignement, … partout existe un immense décalage entre les besoins en terme de gestion/leadership/expertise européenne et les ressources humaines disponibles. Car il faut ajouter que l’échange de 6 mois à un an d’Erasmus n’est souvent qu’un agréable moment pour l’étudiant bénéficiaire mais ne forme pas particulièrement à faire ou gérer de ” l’Europe “.

En ce qui concerne la démocratisation, il est évident que la responsabilité des Etats-Membres est immense. Nombre d’entre eux ne font rien de sérieux (au-delà des discours et effets d’annonce) pour introduire l’enseignement des langues dès le primaire ou généraliser la diffusion d’émission de télévision en V.O sous-titrée. Cette situation contribue à creuser le fossé au moment de partir à l’étranger à l’université, entre ceux qui peuvent aisément et ceux pour lesquels c’est un vrai calvaire linguistique.

Pour ce qui est de la formation des élites, la responsabilité est collective et pèse sur tout le système :

- des Etats-Membres qui s’opposent à tout ce qui pourrait remettre en cause le ” contrôle absolu ” de leurs filières d’excellence (et dont le principal résultat est que leurs meilleures têtes vont se former aux Etats-Unis, puis y restent pour un grand nombre)
- une Commission et un Parlement européen englués dans une réthorique d’un autre âge qui oppose formation des élites (qu’ils confondent avec élitisme) et démocratisation (qu’ils déclinent comme un mantra), alors que les deux sont connexes. Avec en plus une DG Education de la Commission qui n’est rien de plus désormais qu’un secrétariat du Conseil des Ministres de l’Education. Ce qui fait d’ailleurs qu’on peut se demander de la pertinence de son maintien en activité.

Une politique européenne d’éducation sans ambition et sans pilote

Alors, aujourd’hui, en cette fin 2002, au moment où l’UE entre dans une période cruciale de transformation et d’adaptation aux futures décennies, où en est-on en ce qui concerne la future politique européenne d’éducation ? A part deux initiatives intéressantes (Erasmus World et le processus de Bologne) mais qui ne touchent que très indirectement aux deux questions-clés que sont la démocratisation de l’accès à la dimension européenne et la formation des élites trans-européennes, c’est le néant. On s’oriente paisiblement vers la Xième version d’ERASMUS, noyé au sein d’un programme SOCRATES tellement compliqué que plus personne ne sait très bien à quoi il sert vraiment. On perpétue la promotion d’accords d’échanges et de mobilité avec les régions voisines, incluant maintenant la Méditerranée sud et est, mais sans autre exigence que de bâtir des projets formellement acceptables.

L’utilité de tout cela est censé résidé dans son existence même. D’ailleurs, on continue ainsi à développer avec une part importante des fonds des programmes toute une nouvelle caste de ” professionnels des programmes d’éducation européens ” remplissant une multitude de séminaires et de rencontres entre professeurs et personnel de gestion : le ” Tout Petit Monde ” de David Lodge avec le contenu intellectuel en moins.

Erasmus World a au moins le mérite d’essayer de s’attaquer à l’immense déficit de visibilité et d’attraction de l’Europe de l’enseignement supérieur par rapport aux Etats-Unis, en n’oubliant pas la force européenne que constitue l’intérêt de ses étudiants pour le reste du monde (ce qui n’est pas le cas des Etats-Unis aujourd’hui). Mais ce n’est qu’une action de modeste envergure sur toile de fond de mondialisation ; en aucun cas elle ne reflète une volonté européenne de positionner son enseignement supérieur vers le XXI° siècle et d’ intégrer à ce projet les ressources humaines mondiales qui le souhaitent. De plus très souvent ces ” nouveaux ” programmes européens avec l’extérieur ne font qu’habiller d’Europe des échanges bilatéraux existant ne créant ainsi que très peu de nouveaux flux.

Le ” processus de Bologne “, quant à lui, (dont l’appellation ressemble au titre d’un roman d’Umberto Eco), ne recouvre in fine qu’ un processus d’harmonisation des cursus sur le modèle américain. Rien de plus, rien de moins. Si cela peut permettre une meilleure mobilité trans-européenne, tant mieux. Mais cela permettra d’abord une meilleure mobilité globale sans aucune spécificité européenne. C’est de la normalisation. Pas un projet d’éducation.

Cette situation tient notamment à l’absence de pilote de cette politique. Et au risque de déplaire aux juristes et autres bureaucrates, ça n’est pas la question de l’éducation comme compétence commune qui est importante (Erasmus fut conçu et mis en œuvre sans cela). C’est l’absence de leadership intellectuel et la stérilisation par les institutions communautaires et nationales de tous les mouvements (étudiants, enseignants) qui auraient pu être porteurs d’approches et d’idées nouvelles. Les uns (Commission, Parlement) par peur des critiques sur leur gestion de ces programmes ; les ministères nationaux par peur de voir ces développements européens remettre en cause leurs habitudes nationales.

C’est pour cela qu’il m’a paru utile de préciser ce que pourrait être les grands axes d’une politique d’éducation européenne pour la décennie à venir. Une chose est certaine : il faut rompre radicalement avec le conformisme de la dernière décennie qui nous fait prendre un immense retard en matière de préparation de nos ressources humaines européennes (qu’elles soient citoyennes ou professionnelles). Cela passera aussi par une remise à plat des processus décisionnels et des opérateurs qui eux aussi sont devenus obsolètes pour l’essentiel.

Un dernier élément doit retenir notre attention : il est important que le projet de constitution européenne mentionne l’importance de ” l’accès à la dimension européenne ” au sein du processus éducatif de chaque citoyen. Pour voir émerger un citoyen européen, il n’y a pas d’autres moyens. Sans éducation adaptée, le droit n’est qu’un squelette vide … et le citoyen européen restera un citoyen purement national avec des droits et devoirs européens. Un cocktail peu recommandé pour l’avenir de la construction européenne.

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