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Mannah de Bruxelles ? La politique régionale de l’UE et ses Fonds structurels et de cohésion

01/12/2003

Ce premier document a été rédigé afin de jeter les bases de la section “L’Europe avec les Régions”. Il représente une description fonctionnelle de l’évolution, des principaux acteurs, des mécanismes, des objectifs, des objectifs, des principes et des instruments de la politique régionale de l’UE, précédée de concepts généraux et de définitions insérés dans le document afin de faciliter une compréhension aussi profonde que possible du matériel. Même si j’ai utilisé plusieurs sources scientifiques pour cet article, et dans une moindre mesure les informations des médias de masse, il ne peut pas être considéré comme un article scientifique, mais plutôt comme un instrument qui rassemble raisonnablement de nombreux détails sur les aspects les plus pertinents du PR. Chacun de ces aspects peut être et sera développé dans de futurs articles.

Le document commence par énoncer quelques notions générales, concepts de base et définitions nécessaires dans les pages qui suivent. La plupart d’entre elles sont controversées dans le monde scientifique, néanmoins j’en ai choisi une (aussi neutre, simple mais cohérente que possible) qui peut être considérée comme une “définition du travail”, elle peut être utilisée pour comprendre la plupart de la littérature sur ce sujet.

La deuxième partie est consacrée à la politique régionale européenne, ses étapes de développement, ses objectifs et ses principes. En outre, je me concentre sur la NUTS : Nomenclature des unités territoriales statistiques, critères d’éligibilité pour les FS, processus de décision et principaux acteurs européens, nationaux, régionaux, etc. qui la concernent, ainsi que la Commission des régions.

Dans la dernière partie de ce document, les principaux instruments de la politique régionale européenne seront présentés de manière concise.

1. Politique régionale. Concepts de base, définitions

1.1. Définitions

Une région est considérée comme faisant partie d’un pays, soit administrativement territoriale ou historique, soit identifiée et reconnue comme unité dans la littérature scientifique. Le gouvernement régional est l’autorité décisionnaire démocratique immédiatement sous l’État central. Les territoires actuellement (ou précédemment) inclus dans la sphère de la politique régionale et faisant l’objet d’une intervention de l’État sont considérés comme des régions à problèmes, tandis qu’une région en crise est le territoire qui, bien que caractérisé par des paramètres socio-économiques insatisfaisants, n’est pas officiellement sélectionné comme objectif de PR. Une zone est une partie d’une région qui est désignée officiellement ou dans la littérature scientifique.

Les régions peuvent être classées par secteur, c’est-à-dire agricole et industriel, ainsi que par évolution historique, c’est-à-dire par région historique.

La décentralisation implique le transfert de l’autorité et/ou des ressources financières des gouvernements de niveau supérieur vers les gouvernements de niveau inférieur. La décentralisation politique permet aux représentants des collectivités locales d’être choisis par le biais d’élections locales. La décentralisation administrative signifie le transfert de l’autorité et de la responsabilité de la prestation des services aux gouvernements locaux. La décentralisation fiscale implique de transférer au niveau local le pouvoir de percevoir des recettes adéquates et de prendre des décisions en matière de dépenses.

La déconcentration est une forme de décentralisation qui implique la simple dispersion de la responsabilité du gouvernement central vers les bureaux régionaux du gouvernement central. Il se produit lorsque des niveaux inférieurs de gouvernement (régional ou municipal) exécutent des fonctions pour le compte du gouvernement central sans avoir de pouvoir décisionnel.

La délégation est le processus par lequel le gouvernement central transfère la prise de décision concernant certaines fonctions à des administrations locales relativement autonomes, qui ont une autonomie limitée et sont en dernier ressort responsables devant le gouvernement central.

La déconcentration implique le transfert complet de la prise de décision en matière de finances et de gestion des services publics à des unités administratives locales quasi autonomes.

Le processus de régionalisation implique la création d’un nouveau niveau dans l’organisation territoriale de l’Etat, avec les institutions correspondantes auxquelles un transfert de compétences du centre est réalisé. Il s’agit d’un processus descendant, initié dans les années 80 en France, par exemple, illustré aujourd’hui par le processus de décentralisation presque achevé au Royaume-Uni.

Le concept de régionalisme repose sur l’idée qu’une région est une somme de caractéristiques culturelles qui justifient la coagulation d’une entité politique reconnue comme plus ou moins autonome. Dans les cas de régionalisme, les régions acquièrent un degré élevé d’autonomie politique, économique et politique dans le cadre de l’État national, ce qui constitue le processus ascendant le plus développé avec succès en Espagne.

1.2. Désignation d’une zone de crise : paramètres quantitatifs et qualitatifs

Trois séries de critères sont utilisés afin d’évaluer si une région ou une zone pose problème.

Le premier ensemble de critères est la description de la qualité de vie. Parmi ceux-ci, on peut compter le niveau de chômage et le revenu, les conditions de logement, l’état de l’éducation et des services de santé publique, la disponibilité de l’infrastructure sociale. Le paramètre environnemental est l’un des plus importants, à savoir le niveau de pollution de l’eau et de l’air, la richesse de la flore et de la faune, etc.

La deuxième série décrit le niveau de développement économique : PIB par habitant, la structure de l’économie et de ses différents secteurs, la part des industries en déclin ou en stagnation, le niveau de la production d’exportation (au niveau régional) et le niveau de développement des infrastructures.

La position géographique est également déterminante pour la situation économique d’une région donnée. Les régions périphériques, les régions de montagne ou les régions pauvres en ressources naturelles, les îles, les régions rurales ou à prédominance agricole ont tendance à être à la traîne et à avoir plus de difficultés à faire face aux défis de l’économie de marché mondialisée que les régions centrales, urbaines et riches.

1.3. Politique régionale. Objectifs et instruments généraux Les objectifs généraux d’une politique régionale, au niveau national et/ou européen, sont avant tout de nature économique, c’est-à-dire stimuler l’économie nationale en atténuant ou en aplanissant les disparités économiques entre les niveaux de développement des régions, processus qui permettrait d’éviter la nécessité future d’une intervention. L’amélioration du climat d’investissement par l’investissement public dans les régions en difficulté est un instrument majeur, ainsi qu’un résultat souhaité d’une politique régionale bien menée. Une gestion plus efficace des ressources locales et régionales (territoriales, humaines, économiques) est un autre objectif économique de la RP.

Outre la cohésion économique, la solidarité sociale par la redistribution financière des régions riches vers les régions pauvres et le raisonnement politique, c’est-à-dire le maintien de l’unité nationale, soutiennent le lancement et la mise en œuvre d’une politique régionale au niveau national ou européen.

Les instruments les plus courants de la PR sont les exonérations fiscales, les subventions, les prêts à faible coût, les investissements partiels, les dispositions de l’État providence appliquées afin d’encourager l’investissement privé dans la région en question, ce qui constitue la principale indication d’une PR réussie.

1.4. Modèles institutionnels

Il existe trois modèles institutionnels d’exécution de la PR, qui s’inspirent pour l’essentiel des traditions nationales en matière d’organisation et d’administration politiques.

Comme c’est le cas en France en Italie, la politique régionale est mise en œuvre par des organismes spécialisés (France : DATAR, et Italie : Agence du Sud). Ils peuvent avoir leur propre budget ou simplement surveiller la répartition des ressources par d’autres institutions. Ils peuvent agir en tant que ministère et avoir un droit (exclusif) d’initiative législative ou simplement préparer les lois qui seront soumises au Parlement par un autre ministère, commander des recherches scientifiques et consulter les services publics et privés.

Dans plusieurs autres pays, la politique régionale est menée par plusieurs ministères engagés dans des domaines tels que le développement économique, l’environnement, le travail et les problèmes sociaux (Suède, Danemark, etc.). Ces ministères peuvent préparer des lois ou collaborer à ce processus, mettre en œuvre diverses mesures d’aide, c’est-à-dire l’infrastructure, la remise en culture des terres ou le financement de la recherche scientifique.

Dans les Länder fédéraux (Allemagne, Suisse), les “Länder” disposent de compétences considérables dans la plupart des domaines politiques. Néanmoins, les décisions clés sont encore prises au niveau national.

La politique régionale en Europe ayant particulièrement souffert des changements majeurs des années 80 et 90 (voir plus loin), les tâches à accomplir au niveau national pour se conformer aux exigences de la procédure RP sont devenues de plus en plus complexes. La décision relativement récente de la Commission européenne de décentraliser les mécanismes de fonctionnement de la politique régionale a approfondi le processus. En conséquence, le deuxième modèle institutionnel est aujourd’hui prédominant dans ce domaine politique.

2. La politique régionale de l’Union européenne

2.1. Les quatre étapes du développement de la politique régionale de l’UE

Avant d’être, au moins partiellement, transférée sous la juridiction des institutions de l’Union européenne et développée à ce niveau, la politique régionale était menée au niveau national. Dans les années 1920-1930, les premiers programmes en faveur des anciennes régions industrielles défavorisées et des régions sous-développées ont été mis en œuvre. Plus tard, dans les années 1940-1950, la politique régionale acquiert une légitimation législative et institutionnelle au niveau régional, pour s’épanouir et se développer spatialement et financièrement dans les années 60 et au début des années 70. Dans le contexte de la crise des années 70 et du repli économique, la politique régionale subit une phase de réduction et de réorganisation à la fin des années 70 et dans les années 80. Après ce moment, plus exactement après 1988, la politique régionale dans cette partie du monde est “européanisée”.

2.1.1. Entre 1958 et 1975, une politique régionale commune n’était pas l’un des objectifs de la Communauté européenne, même si, surtout dans les années 60 et 60, plusieurs appels en faveur d’une telle politique ont été lancés aux institutions communautaires et aux Etats membres (ex. rapport Werner). Dans le traité de Rome, la cohésion en tant que principe n’était mentionnée que dans le préambule. Néanmoins, au cours de cette période, deux fonds, le Fonds social européen (FSE) et le Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (FEOGA), au service principalement de la PAC (politique agricole commune) de la CE, ont été créés.

2.1.2. En 1975, ce qui est devenu entre-temps le fonds structurel le plus important, le Fonds européen de développement régional (FEDER), a été créé. Cette évolution a été déterminée par le premier élargissement que l’UE a connu en 1973, lorsque le Royaume-Uni, avec l’Irlande et le Danemark, a finalement surmonté l’opposition française pour rejoindre la CE. Le Royaume-Uni et l’Irlande, tous deux demandeurs d’aide structurelle, ont renversé en leur faveur les négociations intergouvernementales féroces autour du RP et du FEDER, rejoignant ainsi la position déjà exprimée en faveur de l’aide structurelle italienne. Jusqu’en 1988, la Commission n’était qu’un simple administrateur du FEDER et les fonds étaient répartis selon un système de quotas, le Conseil européen (donc les États membres) étant le principal acteur décisionnel.

2.1.3. Entre 1988 et 1999, les Fonds structurels et la politique régionale ont fait l’objet d’une série de réformes, dont la plus importante a été introduite en 1988. Pour une fois de plus, l’élargissement a eu un mot lourd à dire dans le processus de négociation qui a précédé ce moment historique. En 1981, la Grèce et en 1985, l’Espagne et le Portugal sont devenus membres de la CE. Comme le Royaume-Uni et l’Irlande au cours de la décennie précédente, plusieurs régions de ces trois pays étaient moins développées que la moyenne européenne et ont formé une coalition forte qui a convaincu les pays riches (c’est-à-dire l’Allemagne jusqu’en 1993) d’accorder des compensations financières destinées à compenser les effets négatifs de la réalisation du marché commun sur leurs économies. Signé en 1986, l’Acte unique européen a réussi à équilibrer les intérêts de tous les Etats membres, l’élargissement contre l’approfondissement, en ajoutant au Traité de Rome un nouveau titre sur la politique régionale. La réforme de 1988 a rassemblé le FEDER, le FSE et le FEOGA dans le cadre commun actuellement connu sous le nom de Fonds structurels, elle a doublé leur budget et introduit des objectifs et des principes relativement explicites pour l’octroi de fonds aux régions . D’un point de vue institutionnel, la Commission a enregistré une augmentation remarquable de son pouvoir. D’un simple administrateur du FEDER, il est apparu comme un acteur central dans le processus d’élaboration des règlements et il avait le droit exclusif de proposer, outre la législation, la liste des régions éligibles à un financement. En affaiblissant encore la position de l’État national, le rôle des acteurs infranationaux (SCN) dans le processus d’élaboration des politiques est renforcé par l’introduction du “principe de partenariat” (voir plus loin).

En 1993, les fonds n’ont pas fait l’objet d’une réforme radicale, mais il y a eu un transfert de pouvoir vers les Etats membres, ce qui n’a en aucun cas renationalisé la politique régionale. Même si les gouvernements nationaux ont acquis certaines compétences dans l’élaboration de la liste avec les régions éligibles, la Commission reste l’arbitre de l’ensemble du processus. Le traité de Maastricht, entré en vigueur en 1993, a eu une importance particulière pour renforcer la position de la RP parmi les autres politiques européennes. Le Fonds de cohésion et le Comité des régions (voir plus loin) ont été créés. Avec 1/3 du budget consacré aux dépenses structurelles, le RP occupe la deuxième place parmi les politiques européennes. Simultanément, l’Instrument financier d’orientation de la pêche (IFOP) a été créé.

2.1.4. Le Conseil européen de Berlin, statuant sur les propositions de l’Agenda 2000, a de nouveau réformé en profondeur la forme, les règlements et les mécanismes des Fonds structurels. L’Agenda 2000 est l’un des principaux documents qui a été rédigé en réponse aux défis que la vague d’élargissement à venir posait aux structures et politiques institutionnelles européennes. Suivant la même ligne que l’EES et les TdE, elle a réévalué l’importance de la cohésion économique et sociale. Les principes et objectifs communs du PR ont été réaffirmés et adaptés aux nouvelles réalités de l’UE des régions. Outre la concentration, l’efficacité, la simplification des procédures d’application et de contrôle, l’Agenda 2000 proposait également un rôle accru des États membres dans la gestion et le contrôle quotidiens des fonds. Le plafond de 0,46 % du PIB de l’UE en tant que dépenses structurelles devait être maintenu, ce qui signifie en fait que le FS n’a pas augmenté. Le conflit entre les pays bénéficiaires nets qui auraient perdu leurs fonds structurels non pas parce que leur PIB est plus élevé, mais parce que les régions les plus pauvres entrent dans l’UE (l’effet statistique) a été résolu en leur accordant un soutien transitoire, pour la plupart jusqu’en 2005.

2.2. Objectifs et principes de la politique régionale de l’UE pour le cadre financier actuel 1999-2006

Avant l’Agenda 2000, la politique régionale de l’UE avait six objectifs, qui se sont transformés en trois pour que les dépenses structurelles soient concentrées dans les domaines et groupes sociaux les plus nécessaires.

Au titre du premier objectif (objectif 1 – territorial), l’aide financière structurelle est accordée aux régions en retard de développement pour rattraper leur retard, c’est-à-dire leur fournir les infrastructures de base dont elles continuent de manquer ou encourager les investissements dans l’activité économique des entreprises ; 50 régions, 22% de la population de l’Union bénéficient de 70% des financements disponibles.

L’objectif 2 (territorial) soutient la reconversion économique et sociale dans les zones industrielles, rurales, urbaines ou dépendantes de la pêche qui connaissent des difficultés structurelles. Il couvre 18% de la population de l’Union et représente 11,5% du financement total.

Le troisième objectif n’est pas territorial mais thématique. Il vise à moderniser les systèmes de formation et à promouvoir l’emploi. Les mesures financées au titre de l’objectif 3 couvrent l’ensemble de l’Union, à l’exception des régions de l’objectif 1 où des mesures de formation et d’emploi sont incluses dans les programmes de rattrapage. 12,3 % du financement total est consacré à ce troisième objectif.

Comme indiqué précédemment, quatre principes guident les mécanismes de dépenses des Fonds structurels. Les Fonds devraient être concentrés dans les régions les plus défavorisées (régions en retard de développement, zones industrielles en déclin, chômage élevé, besoin d’adaptation des travailleurs et de développement rural). La population couverte par les FS devrait passer de 50% en 1999 à 35-40% en 2006.

Les programmes à court terme projet par projet ont été abandonnés et remplacés par des programmes pluriannuels spécifiques de trois à cinq ans (programmation).

Dans la préparation, le financement, le suivi et l’évaluation des programmes, différents niveaux de gouvernement devraient être impliqués : la Commission, les États membres et l’autorité compétente au niveau local, régional ou national. Si la réforme de 1988 a légitimé la participation des SCN (acteurs infranationaux, c’est-à-dire régionaux et locaux) au processus d’élaboration des politiques, l’Agenda 2000 a renforcé le principe du partenariat en rendant possible la participation des acteurs sociaux et économiques locaux, des ONG au processus d’élaboration des politiques.

Le principe d’additionnalité stipule que les fonds structurels doivent s’ajouter aux investissements nationaux existants ou prévus, et non simplement s’y substituer. Dans le cadre financier actuel, ce principe a été assoupli, en limitant et en simplifiant les procédures de vérification de l’additionnalité, en raison des nombreux problèmes qu’il pose, notamment au Royaume-Uni.

2.3. Admissibilité

Une triple conditionnalité est imposée aux régions pour devenir éligibles aux Fonds structurels. Premièrement, il doit s’agir d’un type particulier de région (NUTS II ou III), deuxièmement, pour relever de l’un des trois grands objectifs du programme régional et troisièmement, les programmes/projets proposés doivent répondre aux critères de l’un des quatre grands instruments financiers servant ces objectifs.

L’éligibilité à l’objectif 1 est principalement définie par rapport aux régions NUTS II ; les régions de l’objectif 2 sont généralement définies par rapport aux régions NUTS III. Par conséquent, les régions éligibles aux fonds de l’objectif 1 sont les régions NUTS II, dont le PIB par habitant est inférieur à 75 % de la moyenne communautaire et les régions de l’objectif 2 NUTS III en mutation socio-économique ou rurales, mais qui ne sont éligibles qu’aux programmes/projets pouvant être financés par le FEDER et le FSE (les régions NUTS III ne peuvent demander des fonds FEOGA !). Pour les fonds de l’objectif 3, toutes les régions pourraient présenter une demande, à l’exception de celles qui sont éligibles à l’objectif 1, de sorte que la NUTS II dont le PIB par habitant est inférieur à 75%. Il reste en principe des régions plus riches et plus petites qui cherchent à améliorer la gestion de leurs ressources humaines.
Objectif 1

Objectif 2

Objectif 3
FEDER

FEDER

FSE
FSE

FSE

.
FEOGA-Orientation

IFOP

.
IFOP

.

.

2.4. NUTS : Nomenclature des unités territoriales statistiques

La NUTS est une classification hiérarchique à 5 niveaux (3 régionaux et 2 locaux) des structures administratives déjà en place dans les États membres. Il a été créé par l’Office européen de statistique (Eurostat) afin de placer les différents systèmes administratifs des États membres dans une structure unique et cohérente de répartition territoriale dans l’UE. La NUTS n’a pas de valeur juridique en soi, sa forme est la conséquence d’un “gentlemen’s agreement” entre les États membres et non d’un processus de réforme administrative ou d’harmonisation engagé au niveau européen. Néanmoins, il est utilisé dans la législation communautaire relative aux Fonds structurels depuis 1988.

En 2003, la NUTS a été réformée afin de gérer le processus de changement inévitable que les systèmes administratifs des États membres actuels et futurs ont subi au cours des dernières années. Un nouveau règlement établit la nouvelle forme sous laquelle la NUTS est présentée, c’est-à-dire sous forme de listes et de cartes.

Il y a 78 régions NUTS 1, avec une population comprise entre 3 et 7 millions d’habitants. Les Länder allemands, les régions de Belgique, du Danemark, de Suède, d’Irlande, du Pays de Galles et d’Écosse, les comunidades autonomas en Espagne, les régions en France, les régions en Italie sont classés dans cette catégorie.

Le niveau NUTS 2 compte 210 régions avec une population comprise entre 800 000 et 3 millions d’habitants. Parmi eux, on trouve la Kreise en Allemagne, des départements en France, des provinces en Espagne, des provinces en Italie, etc.

Les régions NUTS 3 sont plus nombreuses (1093) avec une population comprise entre 15 000 et 800 000 habitants. La NUTS 4 n’est définie que pour certains pays : Finlande, Grèce, Irlande, Luxembourg, Portugal, Royaume-Uni. Avec les régions NUTS 5, en l’occurrence les districts et les municipalités, elles sont appelées “unités administratives locales” (UAL) et ne sont pas soumises au règlement NUTS 2003.

2.5. Processus d’élaboration de la politique régionale pour les Fonds structurels (1999-2006)

La Commission propose le budget et la structure (par pays et par objectif) des Fonds structurels, négociés avec le PE. Les domaines pouvant bénéficier de ce financement sont définis par la Commission en accord avec les pays concernés et sur la base d’orientations thématiques communes.

Le Conseil décide du budget des Fonds structurels et des règles de base régissant leur utilisation.

Chaque État membre ou région élabore ses propositions et les regroupe dans un plan de développement des zones en difficulté ou des groupes sociaux vulnérables, en tenant compte des orientations thématiques de la Commission et avec la participation des SCN gouvernementaux et des acteurs économiques et sociaux. Ces plans sont transmis à la Commission. Les États membres et la Commission examinent le contenu de ces documents et les fonds nationaux et communautaires appropriés à utiliser pour les mettre en œuvre.

La Commission adopte les plans et programmes qui en résultent, appelés cadres communautaires d’appui (CCA) ou documents uniques de programmation (DOCUP). Un acompte est versé afin que les États membres puissent commencer à mettre en œuvre le programme. Les compléments de programmation (CCA ou DOCUP détaillés) sont décidés par les autorités nationales ou régionales. Ces documents permettent aux autorités de lancer ces projets selon leurs modes de fonctionnement (appels à propositions, appels d’offres pour la construction d’infrastructures, etc). Les autorités compétentes sélectionnent les projets qui correspondent le mieux aux objectifs du programme et informent les soumissionnaires de leur choix.

Les organismes sélectionnés, qu’il s’agisse d’institutions ou d’agences gouvernementales, de divers acteurs économiques et sociaux ou d’ONG, peuvent ensuite mettre en œuvre leur projet, qui doit être achevé avant la date limite fixée dans le programme, le calendrier du versement de l’aide communautaire étant fixé au départ.

Les autorités compétentes (ministère des finances, secrétaire d’État aux affaires européennes, agences créées spécialement à cet effet, à savoir la DATAR) suivent l’état d’avancement des programmes, tiennent la Commission informée et lui fournissent la preuve que l’argent est utilisé de la meilleure manière possible (certification des dépenses).

La Commission assure le suivi des systèmes d’audit mis en place, verse progressivement le solde de la contribution des Fonds structurels et analyse l’évolution des indicateurs de suivi et des études d’évaluation et procède à des échanges thématiques.

Le Fonds de cohésion

Contrairement aux Fonds structurels, le Fonds de cohésion ne cofinance pas des programmes, mais des projets ou des phases de projets qui sont clairement identifiés dès le départ. Ces projets sont soumis à la Commission par les États membres, gérés par les autorités nationales et supervisés par un comité de suivi.

2.6. Le Comité des régions

Le CdR a été créé par le traité de Maastricht. Il s’est réuni pour la première fois en mars 1994. Dans un premier temps, le CdR a été obligatoirement consulté dans cinq domaines, à savoir la cohésion économique et sociale, les réseaux transeuropéens dans le domaine des transports, de l’énergie et des télécommunications, la santé publique, l’éducation et la jeunesse, la culture. Le traité d’Amsterdam en a ajouté cinq autres : emploi, politique sociale, environnement, formation professionnelle, transports.

En dépit de son (seul) rôle consultatif, la création du Comité a constitué un pas en avant important pour les régions et leurs intérêts. Le Comité est le premier organe européen officiel qui donne aux acteurs régionaux la possibilité d’exprimer formellement leurs besoins et leurs demandes aux institutions européennes.

Le Comité est composé de 222 membres et 222 membres suppléants, nommés pour 4 ans par le Conseil, après avoir été désignés par les Etats membres. Ceux-ci sont organisés en quatre groupes politiques : le Parti socialiste européen, le Parti populaire européen, le Parti européen des libéraux démocrates et réformateurs et l’Alliance européenne. Un président et un premier vice-président sont élus pour un mandat de deux ans par les membres du Comité. Le Bureau est responsable de la mise en œuvre du programme politique du CdR. Il est élu pour 2 ans parmi les membres du Comité. Il est composé de 40 membres dont le Président et le Premier Vice-Président. Ces trois institutions sont les plus puissantes dans le cadre du CdR. Néanmoins, il existe également 6 commissions du CdR, composées de membres du CdR, spécialisées dans des domaines politiques particuliers, comme indiqué ci-dessous :
COTER
Commission de la politique de cohésion territoriale
ECOS
Commission de la politique économique et sociale
DEVEZ
Commission du développement durable
EDUC
Commission de la culture et de l’éducation
CONST
Commission des affaires constitutionnelles et de la gouvernance européenne
RELEX
Commission des relations extérieures

3. Les instruments de la politique régionale de l’UE

Il existe 4 Fonds structurels, considérés comme les instruments les plus importants du PR en termes financiers, à savoir le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE), l’Instrument financier d’orientation de la pêche (IFOP), la section “Orientation” du Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (FEOGA – orientation).

Le Fonds de cohésion est unique dans son objectif et sa création est relativement récente. D’aucuns préconisent l’adoption de mécanismes d’éligibilité et d’octroi moins compliqués pour les Fonds structurels également.

Les 4 initiatives communautaires, Interreg III, Urban II, Leader+, Equal, même si elles ne redistribuent pas les grands fonds, sont très importantes à plusieurs égards. Premièrement, parce que la Commission et les régions/acteurs éligibles sont les principaux facteurs de décision pour l’octroi et la mise en œuvre de ces fonds et que le rôle du gouvernement central est minimal, ils donnent à la Commission la possibilité d’importer ses objectifs et les modèles mis en œuvre dans les États membres et d’habiliter financièrement les régions. L’État peut dans une large mesure être contourné par les deux acteurs. Deuxièmement, des mécanismes d’octroi, de mise en œuvre et de suivi moins compliqués sont mis en œuvre, qui doivent être appliqués avec succès aux 4 Fonds structurels. Troisièmement, les initiatives se concentrent sur des problèmes très spécifiques que l’UE présente et proposent des solutions très spécifiques. Quatrièmement, par le biais des initiatives communautaires, les pays ne bénéficiant pas des fonds structurels reçoivent une partie de leur contribution financière au budget de l’UE.

D’autres instruments mineurs sont : le soutien spécial pour la pêche, les actions innovatrices et la réserve de performance. La Banque européenne d’investissement peut accorder des prêts aux États membres et/ou aux régions éligibles afin de les aider à compléter les fonds de l’UE, selon le principe d'”additionnalité”.

3.1. Fonds européen de développement régional

Le FEDER est le FS le plus important et il vise à corriger les déséquilibres régionaux dans la Communauté et à promouvoir un développement stable et durable. Ses principaux domaines d’intervention sont l’investissement productif pour la création/sauvegarde d’emplois permanents, les infrastructures, la valorisation du potentiel endogène : développement local & SMSEs, l’assistance technique.

3.2. Fonds social européen

Le premier Fonds structurel créé a été le FSE pour aider les pays membres de l’UE à lutter contre le chômage. Elle vise principalement à développer les ressources humaines et à éliminer le chômage et l’exclusion sociale. Il soutient les plans d’action nationaux pluriannuels dans ce domaine par le biais de politiques actives du marché du travail visant à promouvoir l’intégration et la réintégration, l’égalité des chances sur le marché du travail, l’aide aux systèmes d’apprentissage tout au long de la vie et la formation à l’innovation et à l’adaptabilité à concevoir et mettre en œuvre avec succès. Le deuxième grand domaine d’intervention du FSE est la société de l’information.

3.3. Fonds européen d’orientation et de garantie agricole

La section Orientation du FEOGA est le fonds structurel le plus controversé, en raison de sa mission de soutien à la PAC et d’amélioration des structures agricoles. Ses domaines d’intervention sont principalement des mesures d'”accompagnement” de la PAC (promotion de la préretraite, agroenvironnement, sylviculture), qui transforment le fonds en une annexe à la PAC, modifiant ainsi sérieusement son caractère structurel. La critique récurrente adressée à la PAC et indirectement au FEOGA est que la section Orientation est moins bien équipée financièrement que la section Garantie, lorsque la première apporte des résultats positifs à long terme dans les zones rurales. Outre les mesures d’accompagnement, la section Orientation du FEOGA participe à la restructuration des exploitations agricoles, à l’installation des jeunes agriculteurs, à la formation, à la transformation et à la commercialisation ainsi qu’à d’autres mesures de développement rural.

3.4. Le Fonds de cohésion

Comme nous l’avons vu dans les sections précédentes, les FC sont différentes des FS. Il a été mis en place avec une mission très claire, respectivement pour permettre à certains États membres d’entrer dans la phase finale de l’UEM le plus rapidement possible. Sont éligibles au FC les États membres de l’UE dont le PIB par habitant est inférieur à 90% de la moyenne communautaire : Grèce, Irlande, Portugal, Espagne.

Les FC n’ont pas été créées pour des régions en soi, mais pour appuyer le développement d’un pays tout entier. Il ne traite que des projets dans les domaines de l’environnement et des infrastructures (réseaux transeuropéens). Le budget de cohésion 2000-2006 s’élevait à 18 milliards d’euros, l’Espagne en étant le principal bénéficiaire.

Avant la fin de 2003, les progrès réalisés par ces quatre États seront évalués afin que la Commission européenne puisse vérifier s’ils sont toujours éligibles aux fonds de cohésion. Le PIB de l’Irlande représente déjà 114 % de la moyenne communautaire et on peut se demander si ce pays perdra ou non sa fondation.

3.5. INTERREG III

INTERREG a été un programme très réussi, et c’est la raison pour laquelle il atteint déjà la troisième étape de son existence. Il comprend trois sections : A sur la coopération transfrontalière, 67% du financement total, ciblant les régions périphériques dans un contexte national, transformé en régions centrales lorsque le marché commun sera achevé, B sur la coopération transnationale, 27% et C sur la coopération interrégionale, 6% du financement total.

Une vaste série d’actions prioritaires sont envisagées, allant du développement urbain, rural (y compris côtier), de l’esprit d’entreprise, des PME, du développement local, de l’intégration du marché du travail et de l’inclusion sociale, de la RDTI, de la culture, des réseaux d’info/communication, de l’environnement et de l’énergie, des infrastructures de transport, du renforcement des capacités institutionnelles et de gestion des ressources naturelles et du patrimoine culturel à la coopération maritime et insulaire et l’échange d’expériences sur des activités.

Sur les 4 875 millions d’euros alloués pour la période 2000-2006, l’Espagne bénéficie de 900 millions d’euros, suivie de l’Allemagne (737 millions), du Royaume-Uni (362 millions), des Pays-Bas (349 millions) et de la Suède (159 millions).

3.6. URBAN II

L’espace rural ayant diminué au cours des dernières décennies, de nombreuses agglomérations urbaines ont vu le jour, entraînant des problèmes spécifiques. Les objectifs d’URBAN II, autre initiative communautaire couronnée de succès, sont de promouvoir la formulation et la mise en œuvre de stratégies particulièrement innovantes pour la régénération économique et sociale durable des petites et moyennes villes ou des quartiers urbains en difficulté dans les grandes villes et d’améliorer et d’échanger les connaissances et expériences en matière de régénération et de développement urbains durables dans la Communauté. 50 villes et districts urbains, situés pour la plupart dans les États membres les plus riches, sont éligibles aux fonds URBAN II.

Parmi les mesures éligibles, on peut citer l’utilisation mixte et le réaménagement écologique des friches industrielles, les pactes pour l’esprit d’entreprise et l’emploi, l’intégration des personnes exclues et l’accès abordable aux services de base, les transports et communications publics intégrés, la réduction et le traitement efficaces des déchets ; la gestion efficace des eaux et la réduction du bruit, la réduction de la consommation des énergies fossiles, le développement du potentiel des technologies de la société de l’information, des améliorations dans la gouvernance

3.7. Leader+. L’initiative communautaire pour le développement rural

Les principaux objectifs de Leader+ sont d’encourager et d’aider les acteurs ruraux à réfléchir sur le potentiel à long terme de leur territoire, à encourager la mise en œuvre de stratégies intégrées, originales et de qualité pour un développement durable. Toutes les zones rurales sont éligibles aux fonds Leader +. La création de “groupes d’action locale” (GAL) est encouragée. Trois types d’actions sont éligibles dans le cadre de cette initiative :

. action 1 : soutien à des stratégies territoriales intégrées de développement rural à caractère pilote fondées sur une approche ascendante et sur des partenariats horizontaux,

. action 2 : soutien a la cooperation interterritoriale et transnationale,

. action 3 : la mise en réseau de toutes les zones rurales de la Communauté, bénéficiaires ou non de Leader+, et de tous les acteurs du développement rural.

3.8. Égale

La dernière initiative communautaire, mais non la moindre, au contraire, vise à promouvoir de nouveaux moyens de lutte contre toutes les formes de discrimination et d’inégalité sur le marché du travail, grâce à la coopération transnationale et à faciliter l’intégration sociale et professionnelle des demandeurs d’asile.

Ses priorités thématiques sont l’employabilité, l’esprit d’entreprise, la capacité d’adaptation, l’égalité des chances pour les femmes et les hommes, les demandeurs d’asile.

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